REGARDS SUR LA CULTURE UKRAINIENNE |
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Le thème du kobzar - cosaque chantant des chants épico-lyriques en s'accompagnant à la bandoura ou kobza - revient très souvent dans l'iconographie de l'art ukrainien. La peinture sous verre de Anastasia Rak en est un exemple. Les illustrations ci-contre fournissent des exemples supplémentaires d'interprétation de ce thème. A gauche, le peintre Marina Yatchenko suggère un lien avec la civilisation et mémoire du pays. A droite, Marichka Sosenko a choisi un cadre plus bucolique pour représenter un kobzar solitaire communiant avec la nature avec son cheval - symbole de liberté - comme seul témoin. |
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L'Ukraine, reconstruction d'une mémoire musicale. Pierre Goetschel, producteur de l'émission "Nuits magnétiques" sur France Culture et réalisateur de documentaires cinématographiques s'explique sur les motivations qui l'ont conduit à réaliser le film Un voyage musical au fil d'une mémoire. Selon lui, "l'Ukraine est un pays qui, par son histoire, a une mémoire presque tronquée, très difficile à mobiliser, dans la parole et dans l'histoire officielle qui n'existe pas ou peu". Il ajoute qu'à son sens, "un moyen très efficace de convoquer cette mémoire c'était justement la musique et plus précisément la musique traditionnelle." Au cours de son entretien avec Catherine Chantrenne, Pierre Goetschel donne des avis intéressants sur les influences qui ont modelé les musiques ukrainiennes. |
Skoryk est également connu en tant que musicologue spécialisé dans la musique contemporaine. Il a écrit deux ouvrages, Le système modal chez Prokofieff et Les aspects structurels dans les accords de la musique du 20ème siècle. En plus de l'enseignement et de la composition, Skoryk se dévoue pour préserver et faire revivre l'héritage musical ukrainien des siècles passés (du 16ème au 20ème) et organise tous les printemps un festival de musique à Lviv pour promouvoir la musique d'Ukraine. Actif au sein de l'Union des compositeurs d'Ukraine depuis 1968, il est aujourd'hui le chef de la section de Lviv. Il est lauréat du Prix Chevtchenko et détient le titre d'Artiste du peuple d'Ukraine. La musique de Myroslav Skoryk lui est unique, innovante et contemporaine dans son esprit, tout en restant en harmonie avec les traditions populaires ukrainiennes. Son oeuvre est "tissée" de folklore même si les thèmes folkloriques apparaissent rarement de manière explicite. Il cherche à obtenir une synthèse naturelle des intonations populaires au travers des moyens modernes d'expression. Skoryk a produit une vaste gamme d'oeuvres, comprenant de la musique symphonique, vocale, pour orchestre de chambre ou interprétation solo. Son Concerto carpathe a été primé en 1991 lors d'un Concours international à Kyiv. Le Triptyque houtsoul, qui reprend le thème qu'il a composé pour le film Les ombres des ancêtres oubliés, est une autre de ses contributions bien connues. Parmi ses autres oeuvres connues figurent également les Concertos n°1 et 2 pour violon, les Concertos n°1 et 2 pour piano, les Sonates n°1 et 2 pour piano et violon, la Partition n° 1 pour orchestre de chambre, la Partition n° 3 et la Mélodie lyrique pour quartet de cordes, ainsi que la Partition n° 5 pour piano. Il a aussi à son actif 70 musiques de films et théâtre. Son talent à facettes multiples l'amène à s'intéresser également au jazz ou à la musique populaire, et il a écrit un certain nombre de chansons. Voix Ukr. 29/05/01 - D'après Lvivopera.org. |
Koliady, tradition de Noël
en Ukraine. Comme dans beaucoup d'autres pays, la fête de Noël
a inspiré de nombreux chants ukrainiens. Ce genre de chant, appelé koliadka
en ukrainien (koliady au pluriel), qui brode sur les thèmes liés à la
naissance de Jésus-Christ et aux festivités associées, s'est beaucoup
développé dans ce pays ancré à la tradition du chant choral.
A l'origine chant populaire, la koliadka n'a pas manqué d'inspirer des générations de musiciens et d'évoluer sous l'influence des arrangements successifs qu'ils ont apportés. Selon la tradition, à l'époque de Noël, des groupes de jeunes allaient de maison en maison pour chanter des koliady dans chaque foyer; en échange de quoi ils recevaient une copieuse collation. Voix d'Ukraine vous propose d'écouter l'un des grands classiques chantés dans ce contexte, Dobryi Vetchir Tobi (Bonsoir à Toi). Le chant débute avec les paroles suivantes : Bonsoir à toi,
maître de céans, Il est ensuite question de garnir copieusement la table de l'hôte en prévision des visites qu'il ne manquera pas de recevoir. Téléchargez le fichier mp3 (environ 800 Ko) et écoutez,avec votre "player" préféré, ce chant interprété par le Choeur d'Enfants Ukrainiens d'Odessa, avec le concours de Irina Berlizova, soliste à l'opéra d'Odessa. D'autres extraits sonores peuvent être trouvés sur le site BRAMA (qui offre par ailleurs d'autres ressources très intéressantes). Voix d'Ukraine vous propose une sélection de liens présents sur la page BRAMA consacrée à la musique (la page présente des CD et cassettes et contient des liens vers des fichiers au format ram utilisant la technique du "streaming").
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Pourquoi les ukainiens
fêtent-ils Noël en janvier ? La fête de Noël a été instaurée
en 354 à Rome, pour célébrer la naissance du Christ en remplacement du
culte solaire de l'empereur Aurélien lors du solstice d'hiver. Cette initiative
marquait une étape dans les progrès constants du christianisme :
l'empereur Constantin, converti au christianisme en 312, venait de fonder
Constantinople, capitale de l'Empire romain, sur le site de Byzance (en
330).
La coutume de Noël s'est ensuite progressivement étendue à l'Orient, en suivant le développement du christianisme. Saints Cyrille et Méthode évangélisent les slaves, traduisent la Bible et la liturgie en langue slavonne et fondent en 860 l'alphabet cyrillique.
En 988, le grand-prince de Kyiv Vladimir se convertit au christianisme (et épouse la soeur de l'empereur byzantin Basile II). C'est juste après le début de l'évangélisation de l'Ukraine qu'intervient, en 1054, le schisme entre les Eglises d'Orient et d'Occident dû à l'opposition du patriarche orthodoxe au pape de Rome. Une histoire de calendrier. Les Ukrainiens orthodoxes fêtent Noël le 7 janvier, en retard de 13 jours par rapport aux catholiques. Le décalage est lié à un problème de calendrier. C'est un astronome d'Athènes, Méton (Vème siècle avant notre ère) qui est à l'origine du calendrier moderne. En 130 avant JC, Hipparque découvre un phénomène de précession des équinoxes et corrige la durée de l'année en l'établissant à 365 jours, 5 heures et 55 minutes, au lieu des 365,25 jours considérés auparavant. Sur la base de ces travaux, Jules César écoute les recommandations d'un autre astronome, Sisogène, et procède à une première réforme. Puis son successeur Auguste, en introduisant des modifications mineures, met la touche finale à ce qui devient le calendrier julien. Mais Hipparque avait fait une erreur de 5 minutes sur la durée de l'année, ce qui crée une dérive du calendrier par rapport au cycle solaire. Cette dérive perturbe la détermination de la date de Pâques. Pour y mettre fin, le pape Grégoire XIII décide d'installer son calendrier et efface 10 jours du calendrier de César : le lendemain du lundi 4 octobre 1582 devient le vendredi 15 octobre. Dans une Europe largement insoumise et livrée aux guerres de religion, la bulle pontificale est suivie de manière inégale, avec parfois des révoltes de population à la clef, comme à Riga en 1586, sous domination polonaise, ou plus tard en Angleterre. "Les Protestants, a dit Kepler, préfèrent être en désaccord avec le soleil que d'accord avec le pape". L'argument vaut également pour les Orthodoxes qui, depuis le schisme des Eglises de 1054, refusent l'autorité du pape. Comme depuis 1582 le calendrier julien a continué à dériver, c'est un retard de 13 jours qui s'applique aujourd'hui. |
Les illustrations utilisées pour agrémenter cette présentation de la pyssanka sont tirées du site BRAMA, riche en informations de toute sorte sur l'Ukraine (en anglais). Ce site présente la coutume de Pâques en Ukraine et consacre quelques pages sur les pyssanky. Un autre site (conçu par Ann Morash) explique la technique de réalisation. Voir aussi, sur le site Ukraine Europe, l'article L'art de la pyssanka de Jaroslava J., ainsi que la galerie de photos. |
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La musique d'Enver Ismaïlov répond presque parfaitement à la définition que donne Le Larousse pour la musique de jazz : "...basée pour une large part sur l'improvisation, un traitement original de la matière sonore et une mise en valeur spécifique du rythme (swing)." Mais alors que le jazz habituel résulte de la "rencontre (...) des deux traditions musicales européennes et africaines", la musique d'Enver puise dans d'autres influences : folklore méditerranéen, des Balkans, d'Inde et d'Asie centrale. Enver Ismaïlov a produit deux CD : "Eastern Legend" (CDBMR 809017), où il s'exprime en solo, et "Minaret" (902037), où il joue avec deux complices et amis. Ces deux disques sont l'objet d'une page de présentation spécifique sur le site Boheme Music, qui présente par ailleurs beaucoup d'autres CD, y compris dans la catégorie jazz, avec la possibilité d'écouter des extraits sonores. Les liens sont récapitulés ici : Page d'accueil de Boheme Music |
Festival Regards sur la culture ukrainienne.
Jacques Chirac, lors de sa visite à Kyiv, en septembre 1998, et Leonid
Koutchma, son homologue ukrainien, avaient décidé de mettre en place
un programme de manifestations culturelles en France dans le but de
mieux faire connaître la culture ukrainienne. Cette initiative a pris
corps cet automne, sous le nom de Regards sur la culture ukrainienne,
grâce à l'action d'un certain nombre d'organisations et d'associations
culturelles, et avec le concours des ministères concernés des deux pays.
L'inauguration a eu lieu le 14 septembre, à L'Espace Pierre Cardin (Paris),
en présence notamment de l'ambassadeur d'Ukraine et du ministre de la
culture de l'Ukraine, avec un concert auquel participaient le choeur
Kyiv (dirigé par M. Gobdytch)
et l'ensemble des Solistes de Kyiv (dirigé
par B. Kotorovytch).
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Le programme de Regards sur la
culture ukrainienne est varié : cinéma, photographie,
théâtre, poésie, musique et chant. L'intéressant programme du 11ème festival Est-Ouest de Die (Drôme), qui s'est déroulé du 16 au 27 septembre, a été établi
dans ce cadre. D'autres manifestations sont également prévues à Gap,
Toulouse, Lille, Chambéry, ainsi qu'à Paris et sa région. Surveillez
les annonces. Parmi les évènements à ne pas manquer :
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Voix d'Ukraine - mai 2001 - mai 2003